
"Rodrigue, as-tu du coeur ? Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure..." Qui de nous n'a pas été bercé par l'épopée du Cid ? Noble, vaillant, sans égal, sans rival. Amoureux de Chimène, aimé en retour, accablé par le sort, car pour sauver l'honneur de sa famille il lui faut perdre une maîtresse. L'affront est rude. Un soufflet ! Homme de coeur, Rodrigue ne peut que venger son père d'un tel outrage. A son tour, Chimène demande justice. "Tu t'es, en m'offensant, montré digne de moi, je me dois, par ta mort, montrer digne de toi." Cruel conflit entre devoir et passion qui pousse les deux amants à s'opposer. A tant de grandeur d'âme, le Ciel ne peut être insensible...
Pour un classique, j'ai trouvé ce livre vraiment pas mal ! Par contre j'avais toujours pensé que c'était une tragédie classique, mais apparemment pas tout à fait (ce n'est pas plus mal, dans les tragédies on sait d'avance que tout le monde meurt et que tout finit très mal).
L'histoire m'a plu, très certainement parce que je n'aimerais pas être à la place des personnages. Rodrigue et Chimène s'aiment, ils vont se marier avec l'accord de leurs pères, mais pas de chance : les deux pères se disputent (pour une histoire stupide, si vous voulez mon avis). Du coup, Rodrigue est coincé, soit il sauve son honneur et celui de son père en tuant celui de Chimène, et il perd Chimène, soit il ne tue pas le père de Chimène mais il perd son honneur et n'est plus digne de Chimène. Ce que j'ai trouvé vraiment bien, c'est qu'ils s'efforcent tous les deux de faire honneur à leur famille (vous le savez, j'adore la fantasy, et dans toutes ces histoires l'honneur est très important), mais qu'ils continuent quand même de s'aimer. Et ce que j'ai aussi apprécié, c'est que Corneille ne les a pas envoyés à la mort juste pour les tuer, et que l'histoire a vraiment un intérêt.
En ce qui concerne le style de Corneille, j'ai un peu de mal avec l'écriture en vers, mais je l'admire d'avoir fait toute une pièce comme ça (je sais, tous les auteurs de théâtre classiques le faisaient, mais quand même, ça ne doit pas être simple). Il y a des phrases très belles que j'ai notées, et j'avais toujours un grand sourire quand je voyais une phrase célèbre (toutes nos citations viennent de ce livre ? Parce que j'ai mis beaucoup de post-it !), comme le fameux "Va, je ne te hais point", qui est beaucoup plus compréhensible une fois qu'on a lu la pièce.
Je rajoute un dernier mot sur l'édition : si j'ai pris celle-ci, c'est pour la couverture (elle est magnifique ! Vous avez vu les costumes !). D'habitude, je préfère les Petits Classiques de Larousse, parce que les dossiers dessus m'ont beaucoup aidée et que ça remplace facilement les cours que ma prof de français ne nous faisait pas, mais là la couverture était vraiment moche. Je sais, c'est superficiel. Mais du coup je l'ai lu en moins de trois heures, alors je crois au pouvoir des couvertures ! (à moins que le théâtre se lise simplement plus vite, c'est possible aussi)
Je suis très contente d'avoir lu cette pièce, que mon prof de français de 6ème avait dit que j'apprécierais. Il avait raison ! J'ai trouvé que c'était une très belle histoire !

lecturedamanda, Posté le mercredi 13 décembre 2017 06:59
Ah, sûrement le moment du "Vas, je ne te hais point" ^^
Cette pièce était sympa
....... oui c'est ça c'est ce passage là