Contre Sainte-Beuve
Marcel Proust
Folio (essais)
Note : 1,5/5

"À la fin de l'automne 1908, Proust rentre de Cabourg épuisé. Depuis longtemps, il a renoncé à son œuvre. Profitant d'un répit que lui laisse sa maladie, il commence un article pour Le Figaro : «Contre Sainte-Beuve». Six mois plus tard, l'article est devenu un essai de trois cents pages. Conversant librement avec sa mère, l'auteur entrelace, autour d'une réflexion sur Sainte-Beuve les souvenirs personnels, les portraits d'amis, les impressions de lecture. Voici le château de Guermantes : voici M. de Quercy et Mme de Cardaillac, grands lecteurs de Balzac, mais qui ressemblent à s'y méprendre à Charlus et à Gilberte. Sans le savoir, Proust venait de libérer son génie.Proust ne voulait pas qu'on mît des idées dans un roman. Toutes les analyses qu'il a écartées d'À la recherche du temps perdu, on les trouvera ici."
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Ne partez pas tout de suite ! Je sais que ce n'est pas l'article le plus intéressant que vous trouverez sur ce blog (je déteste les essais), mais je vais faire court ! (Je ne lui ai pas mis zéro, c'est qu'il n'est pas si horrible)
J'avais déjà eu Du Côté de chez Swann à lire au premier semestre (non, vous n'avez pas vu cette chronique passer. C'est normal, je n'ai pas eu assez de motivation pour le terminer, ni pour vous en parler), alors quand la prof nous a annoncé qu'on allait lire un essai de Proust, je peux vous dire qu'on a tous eu envie de sauter par la fenêtre plutôt que de subir ce cours ! Mais bon, sa présentation n'était pas si mal ("Sainte-Beuve, c'était pas la sainte-patronne des soiffards !", avouez que ça donne envie d'entendre ce qu'elle a d'autre à dire).
Je ne vais pas vous mentir, c'est quand même horriblement long à lire ! Et encore, ayant passé deux ans en L (et parce que je m'intéresse à pas mal de choses littéraires et historiques en dehors des cours), je connaissais la plupart des noms et concepts auxquels Proust fait référence, et j'ai déduit le reste sans avoir besoin de chercher. Mais j'ai des amis qui n'ont rien compris, qui étaient à chaque page sur internet en train de chercher qui était ce satané Henri Beyle (permettez-moi d'insulter Stendhal, étant forcée de lire l'un de ses livres pendant les grandes vacances, je pense qu'il le mérite) ! Donc si vous n'êtes pas trop fan du 19e siècle, évitez. Evitez tout court, d'ailleurs (sauf si vous adorez Proust ou que vous aimez lire des essais, à ce moment-là ne faites pas attention à ce que je dis).
Il y a quand même du positif : si vous arrivez à comprendre les quelques petites phrases bien trouvées qui sont cachées sous des phrases longues de plusieurs kilomètres, vous verrez que notre cher Marcel avait des idées assez cool sur le métier d'écrivain. Il pensait que le vrai moi de l'auteur ne se voyait que dans ses livres, donc qu'il était inutile d'interroger l'auteur lui-même sur ce qu'il mangeait, qu'on ne réussirait pas mieux à décrypter un livre avec ce genre d'informations (les vegans n'existaient pas, à l'époque). Et surtout, il sait clasher ! Sainte-Beuve et Balzac en prennent pour leur grade ! (pour vous donner une idée, j'ai compris qu'il pensait qu'on avait énormément de chance que Balzac soit quelqu'un d'aussi vulgaire, parce que personne n'aurait réussi mieux que lui à décrire le vulgaire ! En plus, Balzac était obsédé par l'argent).
Voilà, je sais, je vous ai escroqué en vous disant que ce serait court. Mais qu'est-ce que vous voulez ? Je me suis emballée ! Tout ça pour vous dire que je ne vous conseille absolument pas ce livre !
