Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce
Les Solitaires Intempestifs
Note : 1/5

Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.
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1/5, c'est un peu sévère, c'est vrai. J'ai apprécié l'histoire en elle-même, mais l'écriture m'a trop dérangée pour que je donne une meilleure note à ce livre. Mais commençons par le commencement ! Au deuxième semestre de ma licence de lettres modernes, l'un de mes profs nous a fait étudier ce livre, sinon je ne l'aurais jamais lu.
D'abord, je dois lui reconnaître une chose : j'ai adoré les deux premières pages (ce n'est pas énorme, on est d'accord) ! L'écriture ne gênait pas encore trop, c'était même plutôt émouvant, ça donnait l'impression du style haché que pourrait avoir quelqu'un qui sait qu'il va mourir. Parce que l'histoire (si on arrive à la trouver sous toutes les phrases sans aucun sens), c'est justement celle de Louis qui va annoncer à sa famille qu'il va mourir (un cancer, peut-être ? Ça ce n'est pas précisé, même si on peut aussi déduire que c'est le sida). Il ne les a pas vus depuis longtemps, il était parti une dizaine d'années plutôt en leur envoyant seulement une carte postale avec deux lignes dessus de temps en temps (comment il fait ? A chaque fois que j'écris une carte postale, j'ai l'impression qu'il m'en faudrait trois pour tout faire tenir !).
Ne cherchez pas de cohérence dans les phrases, vous gagnerez du temps. C'est certainement fait pour montrer que les personnages sont perdus, que les liens entre eux sont flous, que leur famille n'existe plus et la communication encore moins, mais c'est extrêmement dérangeant quand on le lit. En même temps, ça laisse de la place à l'interprétation. Il y a un contraste énorme entre les personnages : tout le monde parle tellement alors que Louis donne des réponses très courtes, et ça le rend étrangement beaucoup plus présent que les autres. Les seuls passages que j'ai appréciés, ce sont justement les monologues de Louis, qui paraissent hors de la pièce et uniquement destinés à nous. Je ne sais pas pourquoi, je me suis facilement mise à sa place. J'imagine que n'importe qui s'étant senti mal un jour en est capable.
Je suppose que notre humeur quand on le lit influence beaucoup notre impression dessus. Si vous voulez mon avis, ouvrez-le dans une période de déprime, ça vous paraîtra un chef-d'œuvre (et honnêtement, je lui ai mis une note pourrie, mais l'histoire m'a touchée. L'écriture a juste tout gâché). Soyez joyeux, et vous risquez de voir des phrases sans queue ni tête, une pièce ennuyante qui vous fait perdre votre temps. Peut-être qu'il vaut mieux essayer le film ? Au moment où j'écris cette chronique, je ne l'ai pas vu, mais je pense le regarder. J'ai l'impression qu'il ne peut qu'apporter de l'intérêt à la pièce. En tout cas, la couverture du livre, qui est aussi l'une des affiches du film, est plutôt stylée.
En résumé, je ne sais toujours pas quoi penser de cette pièce. L'écriture est horrible mais l'histoire est émouvante. Si vous voulez tenter de la lire, ce sera largement possible en une journée (l'avantage du théâtre).
