Reves-de-Lectures

 
 

 
 
   Adrien et Hadrien ont treize ans et habitent tous les deux en Picardie. Ils ont les mêmes préoccupations : l'école, la famille, les filles... Une seule chose les sépare : Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. Grâce à une boîte aux lettres mystérieuse, les deux adolescents vont s'échanger du courrier et devenir amis. Mais la Grande Guerre est sur le point d'éclater pour Hadrien et leur correspondance pourrait bien s'interrompre de façon dramatique... 
 
 
 
 
   Je voulais lire ce livre l'année de sa sortie, pour que ce soit vraiment le centenaire de la Première Guerre mondiale, et finalement j'ai repoussé un peu sa lecture (maintenant, c'est le centenaire de la fin de la guerre, ça va plutôt bien aussi).
 
   On suit Adrien, qui vit en 2014, et Hadrien, qui vit en 1914. Ils ont tous les deux 13 ans, ils ont tous les deux des problèmes, et ils auraient bien besoin d'un ami. Il suffisait de demander : un peu d'aide d'une vieille dame étrange et pouf !, une boîte à lettres magique apparaît ! Ils s'écrivent en pensant parler avec un cousin et n'ont pas la moindre idée de l'écart temporel entre eux.
 
   J'ai adoré ces deux personnages, sûrement parce que les auteurs les ont très bien écrits. C'est tellement facile de se mettre à leur place ! On s'identifie très facilement à eux, je pense que tout le monde a déjà vécu quelque chose de semblable (pas le courrier magique, hein ! Les autres événements de leur vie), et ils sont très attachants car ils gardent leurs qualités du début à la fin, quoi qu'il leur arrive. En fait, c'est ce qui m'a le plus impressionnée dans ce roman, et ce qui m'a fait l'apprécier autant : on dirait que Silène Edgar et Paul Beorn se souviennent parfaitement de leur adolescence ! J'avais treize ans il n'y a pas si longtemps, et je voyais les choses exactement comme les personnages, c'est incroyable ! Je pense vraiment que n'importe qui peut s'identifier très facilement à l'un des deux personnages, c'est le point fort de ce livre.
 
   Evidemment, la guerre n'est pas loin, et ça permet d'apprendre quelques détails qu'on ne voit pas forcément en cours (parce qu'ils vivent tous les deux près du Chemin des Dames, dans le nord de la France, là où les combats ont eu lieu. Aucun prof n'en a jamais parlé dans ma classe, en tout cas, on a vu seulement Verdun). J'ai même retenu les dates précises de la guerre (du 3 août 1914 au 11 novembre 1918, en gros, si ça vous intéresse – et non, je n'arrivais pas à retenir pour quelle guerre était le 11 novembre). Il y avait aussi des images à la fin des chapitres d'Hadrien, ça donne un petit aperçu de son époque et c'est très sympa. C'est aussi intéressant de voir le cas plus particulier d'un adolescent, qui vivait sa vie à la campagne sans avoir la moindre idée qu'une guerre allait éclater, plutôt que l'histoire comme on la voit en cours. Je trouve que les expériences individuelles sont toujours beaucoup plus représentatives de ce qui s'est passé, parce que ce qui compte, c'est comment les gens l'ont vécu (c'est comme ça que je vois l'Histoire, en tout cas).
 
   En le lisant (laissez-moi vous raconter un peu ma vie, ce ne sera pas long), je me disais que ce serait génial de le faire lire à mes élèves quand je serai prof (en primaire, mais j'espère être en CM1 ou CM2, et l'âge correspond pile poil à la catégorisation du livre). C'est une façon plus sympa de faire un cours que de leur demander d'ouvrir un livre d'histoire et de regarder des photos de soldats dont on ne connaît pas la vie, ça met moins de distance. Les livres d'histoire font tout paraître lointain, alors que les romans donnent l'impression qu'on vit les événements, je trouve ça largement mieux !
 
   Je mentionne rapidement que ce livre a gagné le prix des Incorruptibles en 2015-2016, et deux autres prix, au cas où vous vous intéresseriez à ce genre de récompenses (personnellement, je m'en fiche complètement et c'est loin d'être ce qui m'a décidée à le lire, j'ai plutôt tendance à éviter les livres qui ont gagné des prix. L'esprit de contradiction ? Je vois les prix comme une sorte de conformisme qui pousse à lire certains livres plutôt que d'autres, je n'aime pas du tout, même si je comprends qu'ils sont faits pour récompenser et faire connaître certains livres).
 
   Je n'ai plus qu'une chose à vous dire : 14-14 est un très bon livre, je vous conseille de lui laisser sa chance (il se lit très rapidement, avec moins de 300 pages) ! Si jamais vous avez peur qu'il fasse un peu trop "jeunesse", ce n'est pas du tout le cas, l'écriture ne paraît pas faite seulement pour les enfants. Je suis quasiment sûre qu'il vous plaira !

 
 

 
 
Sur Nil, chacun a 365 jours pour s'enfuir... ou c'est la mort.
Rives et Skye ont essayé de détruire Nil, mais l'île a survécu... Elle est de retour et, cette fois, elle ne montrera plus aucune faiblesse, plus aucune pitié.
Skye doit réussir une fois pour toute à rompre la malédiction.
Y parviendra-t-elle, seule ?
Qui osera retourner sur Nil ?
Qui survivra ?
L'ultime bataille a commencé. 
 
 
 
 
   Le premier tome était excellent, le deuxième encore meilleur, et celui-ci les a dépassé tous les deux ! Je leur ai pourtant mis la même note, mais je les attribue toujours sans aucun recul et au bout d'un certain temps, la plupart des livres laissent une moins bonne impression dans ma mémoire que quand je viens de les terminer (c'est ma façon de vous dire que le premier tome valait 5/5 quand je l'ai lu, mais en comparaison avec celui-ci ce serait un peu moins).
 
   A la fin du deuxième tome, j'avais du mal à imaginer ce qui pourrait bien occuper les 500 pages du dernier. En fait, il y a un élément nouveau auquel je ne m'attendais pas du tout : on a le point de vue de l'île (je ne vous gâche rien, c'est l'île qui commence le livre dès le premier chapitre) ! Je pensais qu'on rechangerait de personnages, mais non, on suit toujours Skye et Rives, et Thad et Charley deviennent des personnages secondaires, ce qui me va assez bien puisque Rives est mon personnage préféré. Ils sont toujours aussi sympa, mais honnêtement, l'île fait tout l'intérêt. Pendant très longtemps, on se demande à quoi joue Nil. J'ai adoré cette idée d'une île vivante avec des pensées et du pouvoir, ça m'a beaucoup rappelé la Prison dans Incarceron. La question principale du livre, c'est de savoir ce qu'elle veut. J'ai mis du temps à comprendre car tout est très ambigu et souvent contradictoire, mais les révélations de la fin sont impressionnantes. Même si franchement, le mieux, c'est tout le mystère qu'il y a avant, surtout cette histoire d'une Cité morte. L'ambiance angoissante du premier tome est revenue en force. De mon point de vue, certains passages font réfléchir sur Dieu et le libre-arbitre, ça m'a fait penser à la philo, mais c'est sûrement très facile à rater et pas forcément important. Quand même, je me demande si Nil n'est pas une sorte de métaphore d'un pouvoir divin (c'était la pause analyse littéraire).
 
   Il y a tout de même quelques petits détails qui empêchent ce livre d'être un coup de cœur. D'abord, le début est long. Pendant plus de cent pages, il n'y a pas de quoi nous garder scotché au livre. Ensuite, tout était plutôt prévisible. On sait que des personnages vont mourir, et je n'ai pas eu trop de mal à deviner lesquels. Et puis tout le long du livre, on nous parle d'une énigme, et je trouve que ça aurait dû prendre plus d'importance. Pour moi, rien ne ressemblait à une énigme : il y avait quelques mystères, c'est vrai, mais rien qui soit vraiment à la hauteur d'une vraie énigme, surtout avec tous les indices qu'on a depuis le début. Je n'ai toujours pas la moindre certitude au sujet des gravures comme l'Homme dans le labyrinthe, on est passé trop vite dessus, elles auraient pu être plus importantes. Bref, tant qu'on n'a aucune réponse, j'adore, mais quand elles arrivent c'est assez décevant.
 
   En tout cas, cette série est vraiment passionnante ! Et pour une fois, le côté île tropicale la rend idéale pour l'été. Je suis contente d'avoir enchaîné toute la série cette saison (vous remarquez que j'ai un peu de retard pour vous donner mon avis dessus), je l'ai adorée même si ce n'est pas un coup de cœur, et j'espère que vous êtes en train de lire ceci parce que vous vous êtes déjà plongés dans Nil ! Sinon : hop hop hop, on y va tout de suite !
 
 

 
 

 
 
   Charley se réveille sur une île somptueuse qui ne figure sur aucune carte. Elle y survit tant bien que mal avant de rencontrer Thad, le leader du clan des humains présents sur Nil. 
   Il lui apprend la vérité, glaçante : pour quitter cet enfer paradisiaque, il faut trouver une des portes qui apparaissent au hasard sur l'île... 
   Il n'y en a qu'une par jour. Une seule personne peut l'emprunter. Pire encore, les adolescents n'ont qu'un an pour s'échapper. Sinon, c'est la mort. 
   Le compte à rebours a déjà commencé... 
 
 
 
 
   Par où commencer ? D'abord, j'ai adoré ce livre, je ne m'attendais pas à l'aimer autant ! J'en avais beaucoup entendu parler sans trop chercher à en savoir plus, pour garder la surprise, mais je me disais que les gens le surestimaient peut-être. En plus, ça fait deux ans que je travaille sur les îles désertes en cours, alors ce livre m'intéressait moyennement. Mais quand on y pense, regardez cette couverture ! Elle est franchement super belle, et croyez-moi, quand elle vous fixe tous les jours, ça donne envie d'ouvrir le livre.
 
   J'ai trouvé le principe extrêmement intéressant ! Une île qui n'existe pas, dont on peut repartir soit par une porte, soit mort. Les gens qui s'y trouvent ont 365 jours à partir de leur arrivée pour attraper une porte et s'échapper, mais les portes n'apparaissent qu'à midi, un peu n'importe où, et une seule personne peut traverser une porte. Cette course contre la montre dont l'issue est la mort si les personnages échouent est captivante : on commence par se dire qu'ils ont le temps, mais justement, le temps file et on se retrouve nous-mêmes à la fin du livre à supplier Nil (l'île) de les laisser partir. L'ambiance de l'histoire est à la fois enjouée et glauque, selon les moments. J'ai bien aimé cet esprit de fraternité qui règne entre les personnages, à part quelques exceptions tout le monde se soutient et on a affaire à des gens biens, des adolescents qui tissent des liens forts entre eux, des liens qui dépassent Nil. Tout le monde s'entend bien et ils sont capables de trouver du positif, mais parfois Nil leur rappelle sa présence, souvent avec une mort. Ces passages sont très bien décrits, j'ai ressenti le même effroi que les personnages : ceux qui sont morts ont disparu à jamais pour leurs proches, personne ne les retrouvera, ils resteront pour toujours dans cet enfer qui leur a pris la vie. Que ce soient des personnages qu'on connaît ou pas, ça ne peut que faire penser au peu de temps qui reste aux autres et à ce qui les attend. L'ambiance est parfois très angoissante.
 
   C'est cette ambiance qui fait tout l'intérêt du livre, je trouve. J'imagine que c'est la même chose pour tous les lecteurs qui ont apprécié ce livre, mais je me suis littéralement retrouvée coincée sur Nil avec les personnages. Quand je tenais le livre, je voulais absolument savoir ce qui allait se passer, je ne pouvais pas le lâcher, et je voyais les jours défiler avec appréhension. Même la nuit, on ne peut pas échapper à Nil ! Je ne m'étais encore jamais réveillée en m'inquiétant pour des personnages ! L'auteure me paraît extrêmement douée, puisque ma première pensée du matin allait à son livre et qu'il n'y avait pas moyen de penser à autre chose. Un livre qui nous absorbe même quand on ne le lit pas, c'est à mon sens un excellent livre !
 
   Pour parler rapidement des personnages, les deux principaux sont Thad et Charley, on suit leurs deux points de vue. Charley est nouvelle sur l'île et Thad va lui servir de guide, c'est un coup de foudre dès qu'ils se voient. Ça ne m'a pas dérangée du tout, même s'ils m'ont tous deux énervée quelquefois. Thad est quasiment parfait, juste un peu pessimiste, mais ça se comprend, il ne lui reste pas beaucoup de temps. Il fait un très bon leader pour le groupe. Charley s'intéresse aux mystères de Nil, plus précisément à des gravures qu'elle a trouvées. C'est un aspect de l'histoire que j'ai trouvé passionnant ! J'aime le mystère, et plus que tout, j'aime faire des théories à propos du mystère ! Et là, on est servis ! L'île ressemble à une énorme énigme que personne n'a jamais essayé de résoudre. Le seul tout petit problème, c'est qu'on a très peu d'éléments pour faire nos propres théories : les personnages expliquent à la fois leurs découvertes, leur raisonnement et leur conclusion, ce qui fait qu'on comprend une part de l'énigme en une page, en même temps qu'eux, sans avoir de quoi se mettre sous la dent avant. J'aurais aimé que l'auteure sème quelques éléments qui nous permettent de réfléchir nous-mêmes un peu plus. En ce qui concerne les personnages secondaires, ils sont nombreux, ce qui ne m'a pas empêchée de m'attacher à eux (et de toute façon, ça fait moins mal s'ils meurent). Mon préféré, c'est Rives, mais j'ai aussi beaucoup aimé Jason, Heesham, Natalie, Li, et d'autres dont on entend seulement parler comme Ramia et ses effrayantes prédictions. J'espère qu'un maximum des personnages restants vont s'en sortir !
 
   Ce que je retiens surtout de ce livre, c'est le mystère et l'ambiance oppressante. Ça m'a évidemment fait penser à la saga L'Epreuve, de James Dashner, puisque la base se ressemble beaucoup : un groupe d'adolescents coincés quelque part et qui essaient d'en sortir. Les portes, qui apparaissent à un endroit différent chaque jour, font penser aux murs du Labyrinthe qui ne cessent de bouger. Sauf que James Dashner nous laisse de quoi deviner, et qu'à la fin de ses livres on se dit "mais oui, c'était sous mes yeux !". Dans Nil, les réponses ne sont clairement pas sous nos yeux. Mais ce n'est pas forcément plus mal, on est sûr d'être surpris, et en plus ça donne vraiment envie de lire la suite.
 
   De mon côté, j'ai hâte de me plonger dans le deuxième tome en espérant découvrir les fameux secrets de Nil, et je vous conseille vraiment cette série ! Ce n'est pas tout à fait un coup de cœur, mais ce n'est pas passé loin, et j'ai l'impression que le tome deux pourrait bien l'être ! 

 
 

 
 
L'alliance des sorciers libres a été dispersée. Comme tous ses compagnons, Nathan se cache. Mais il ne renonce pas à la guerre, sa guerre. Une amulette secrète lui donnerait le pouvoir de sauver l'Alliance.
Nathan part à sa recherche, au risque de s'y perdre, et de perdre tout ce qu'il aime. 
 



   Honnêtement, je ne sais pas par où commencer ! Ce livre est tellement excellent, et il clôt tellement bien la série ! Je suis super contente de l'avoir terminée, mais en même temps très triste de devoir quitter l'histoire et les personnages (enfin, je suis encore à moitié dedans – et oui, ceci est un jeu de mots de L, suivez si vous pouvez). Je me rends compte que je m'y suis attachée comme à des personnes réelles.
 
   L'objectif de Nathan dans ce dernier tome, c'est de renverser le Conseil et de rendre la société plus juste (d'ailleurs ça fait vraiment bizarre que l'espèce de dictateur qui dirige le Conseil s'appelle Soul, alors qu'on aurait plutôt tendance à penser que ce genre de personnage n'a pas d'âme. Elle se trouve sûrement uniquement dans son nom). Mais avec ce qui s'est passé à la fin du livre précédent, on peut dire qu'il ne va pas très bien... Malgré ce qu'il fait, il reste toujours aussi bien, sa situation est facile à comprendre et j'ai tout de suite compati. J'adore ce personnage, il est sombre et torturé mais il n'est pas mauvais (ok, je vous l'accorde, ça fait cliché, mais ça ne l'est pas du tout ! Et si vous ne me croyez pas, vérifiez par vous-même et lisez ce chef-d'oeuvre !). L'auteure a su développer une personnalité complexe pour Nathan et en a fait un personnage très crédible (comme tous les autres personnages importants, d'ailleurs).
 
   Gabriel est toujours à ses côtés, et c'est vraiment le meilleur personnage du livre, et même l'un des meilleurs personnages de tous les temps ! C'est impossible d'exprimer à quel point je l'adore et à quel point je m'y suis attachée. L'histoire d'amour entre Nathan et lui est magnifique, vraiment touchante (peut-être que les homophobes changeraient d'avis s'ils lisaient ce livre. On n'y voit pas des personnages gays, on y voit deux personnages qui s'aiment réellement et sans limite, et qui sont prêts à tout l'un pour l'autre. C'est vraiment très beau).
 
   Je sens que cette chronique va être courte, j'essaie de m'empêcher de vous spoiler mais en même temps je suis un peu trop bouleversée par la fin pour vous écrire un avis objectif sur l'histoire. Je savais ce qui allait arriver depuis longtemps, je m'en doutais, mais ça fait quand même mal. Je n'arrive pas à me sortir de ce livre, j'ai l'impression d'avoir le deuil d'un personnage à faire ! Je ne suis pas particulièrement du genre à pleurer pour rien, mais je dois reconnaître que j'ai rarement autant pleuré qu'à la fin de ce livre. C'est bouleversant, ça a déchiré mon pauvre petit cœur qui avait pris tout ça pour la réalité ! Depuis que j'ai terminé ce livre, je me sens en partie vide, comme si on m'avait arraché une partie de moi (pas le livre, le personnage).
 
   Allez, je vais faire mon deuil en lisant un autre livre et en le trouvant médiocre par rapport à celui-là ! Normalement, si vous avez lu cette chronique, vous avez sûrement aussi lu la série, mais si ce n'est pas le cas je vous la recommande ! Pour moi, toute la série a été un coup de cœur monumental !

 
 

 
 
   Fuir, toujours fuir. Nathan n'a pas le choix.
   Les sorciers blancs le pourchassent ; les sorciers noirs le haïssent ; la fille qu'il aime l'a peut-être trahi.
   Sans compter que le Don reçu de son père fait de lui une créature indomptable et sanguinaire.
   La guerre des sorciers s'engage. Nathan doit choisir son camp.
   Mais de tous ses ennemis, le plus redoutable pourrait bien être lui-même. 






   Waouh, waouh, waouh ! Encore un coup de cœur, ce livre est largement à la hauteur du premier ! Je n'ai qu'une envie : me plonger immédiatement dans le dernier tome, mais je me retiens le temps de vous donner mon avis sur celui-ci (et croyez-moi, c'est dur).
 
   Ce livre commence assez rapidement par l'apparition de nouveaux personnages : Van et Nesbitt. Ils sont très sympas et ils apportent vraiment quelque chose à l'histoire. C'est ce que j'aime bien avec cette auteure : il y a un bon nombre de personnages importants, mais elle réussit à les rendre tous utiles à leur propre façon. Ils ont chacun une personnalité assez réaliste même si elle paraît parfois un peu exagérée, car on ne voit pas toujours tous les côtés d'un personnage, mais on les devine. Bref, Van et Nesbitt contribuent à donner une bonne image des sorciers noirs (censés être les méchants). Van a une sorte de prestance naturelle tout en étant plus ouverte d'esprit que la plupart des autres personnages. Elle cherche de l'aide en proposant la sienne, ce qui me semble bien mieux que la menace. Nesbitt, son associé, apporte un peu d'humour, et en même temps on reconnaît qu'il a des capacités très utiles (par contre, je trouve qu'on le maltraite un peu trop). Si on rajoute Gabriel, le meilleur ami de Nathan, et Marcus, son père, qu'on voit un petit peu plus dans ce tome, les sorciers noirs sont officiellement la meilleure équipe (d'accord, ils tuent, mais dans la plupart des cas pour se défendre. S'ils n'étaient pas traqués et leur vie menacée en permanence, ils n'y seraient peut-être pas obligés) ! Donc les sorciers blancs passent clairement pour les méchants, ils justifient toutes leurs atrocités par la menace que sont les sorciers noirs alors que ce sont eux qui la provoquent ! Ça va peut-être étonner ceux qui ont lu le premier tome (moins ceux qui ont lu celui-ci), mais je me suis mise à détester Annalise. En partie (et au début) à cause du doute qui a été installé dans le premier tome, et à cause des sentiments de Gabriel pour Nathan (entre autres, bien sûr).
 
   Je vais donc prendre un petit paragraphe pour parler de Gabriel, puisque c'est mon personnage préféré. Il est admirable ! Il est peut-être un sorcier noir qui n'hésite pas tellement à tuer, mais il est très intelligent et a beaucoup de culture. Surtout, comme on peut le constater, il n'hésite pas à tout faire pour protéger (ou venger) ceux qu'il aime. Je ne comprends pas pourquoi Nathan hésite entre lui et Annalise (enfin, il n'y a pas vraiment de triangle amoureux là-dedans, rassurez-vous. C'est simplement une sorte d'ambiguïté entre l'amitié et l'amour en ce qui concerne Gabriel, et une espèce d'idéalisation d'Annalise par rapport aux rêves de Nathan. C'est extrêmement réaliste). A sa place, mon choix se serait tout de suite porté vers Gabriel. Il a prouvé son amour (et pas qu'une fois), contrairement à Annalise. Il est certainement celui qui connaît le mieux la part sombre de Nathan, mais ça ne l'effraie pas et ça ne le dégoûte pas. Gabriel est pour beaucoup dans l'intérêt de ce deuxième tome (et dans le coup de cœur que j'ai eu pour celui-ci).
 
   Nathan a maintenant deux missions : sauver Annalise des griffes de Mercury, et renverser le Conseil (histoire de pouvoir survivre, même si à sa place je reverrais mes priorités). C'est quasiment suicidaire, mais ça promettait d'être passionnant. On peut dire que ça l'était ! Surtout lutter contre le Conseil et les sales sorciers blancs qui y travaillent. Le début était vraiment très bien, mais l'action de la deuxième partie est agréable (un livre sans action n'est pas un bon livre). De la stratégie, des batailles... Il y avait tout ce que j'aime, parfaitement dosé ! Le plus important, et ce qui parvient toujours à m'étonner, c'est qu'il n'y a pas une seule page ennuyante. C'est très facile de se mettre à la place de Nathan, et chaque passage a son utilité. Avec bien entendu l'univers magique qui me paraît assez impressionnant (même si certains pensent le contraire, mais dans ce livre il ne faut pas s'attendre à de la démesure).
 
   C'est d'ailleurs un aspect important de ce deuxième tome. Nathan doit trouver son Don et apprendre à le maîtriser. C'est tout aussi intéressant à suivre que le reste, l'auteure décrit parfaitement les sentiments de Nathan à l'égard de ce Don, ce mélange de fascination et de dégoût. Vraiment, cette façon de toujours tout nuancer (qui est clairement exprimée dans le titre, Half Bad, mais encore plus dans les titres anglais qui comportent tous Half – c'est d'ailleurs dommage que cet aspect ne ressorte pas dans nos versions françaises) rend l'histoire extrêmement réaliste. C'est le genre d'histoire qui a une utilité directe pour le lecteur, si on sait la repérer. Ce livre exclut toute vision manichéenne des choses, il montre bien les différents côtés de la personnalité et des actions.
 
   En somme, c'est un excellent deuxième tome, largement à la hauteur du premier ! J'espère que la suite le sera aussi, et je compte bien me plonger dedans immédiatement. GROS, GROS, GROS SPOILER (surlignez seulement si vous avez lu le livre) : après la mort de Marcus, j'ai hâte de voir la vengeance de Nathan. J'espère qu'il va devenir encore plus puissant que son père et qu'il va faire payer à tous ces sales sorciers blancs ce qu'ils ont fait pendant des siècles ! Tout en restant quelqu'un de bien, si possible. Fin du Spoiler J'ai peut-être un tout petit peu préféré le premier, qui m'a paru à la fois plus sombre et plus rempli de souffrance (oui, je suis en train de dire que le premier tome était plus déprimant donc meilleur, chacun sa façon d'apprécier une histoire), mais Gabriel et l'Alliance compensent facilement. J'espère vraiment que vous allez découvrir cette série, ou que c'est déjà fait, parce qu'elle le mérite amplement ! (d'ailleurs, j'ai entendu parler d'une adaptation en film. Apparemment, il est prévu pour dans quelques années, mais en tout cas les droits ont été achetés, donc on l'aura !)
 

 
 
 
 
   Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l'atmosphère confinée du prestigieux Jordan College, est-elle l'objet de tant d'attentions ? De quelle mystérieuse mission est-elle investie ? Lorsque son meilleur ami disparaît, victime des ravisseurs d'enfants qui opèrent dans le pays, elle se lance sur ses traces. Un périlleux voyage vers le Grand Nord, qui lui révélera ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d'un autre monde. 
 
 
 
 
   Contrairement à beaucoup de monde, je n'avais jamais lu cette série ! Donc il fallait que je rattrape mon retard, j'ai entendu tellement de bons avis sur ce livre ! Et le mien va s'ajouter à tous ceux-là. J'ai beaucoup aimé ! Ce n'est pas non plus un coup de cœur, vous allez voir pourquoi, mais je suis vraiment contente de l'avoir lu.
 
   Déjà, prenons une minute pour parler de la couverture. Elle m'a tout de suite attirée, tout fait hiver, les couleurs sont parfaites et autant l'ours que Lyra sont très bien dessinés (vous avez vu cet ours ! Quand je le regarde, ça me donne envie de courir le serrer dans mes bras !). On s'attend tout de suite à une histoire faite pour une froide journée neigeuse, et je suis un peu déçue qu'il n'ait pas neigé chez moi à ce moment-là (pour le froid, par contre, j'ai été servie, rien à redire de ce côté-là ! Merci l'automne hivernal !). Bref, dès qu'un livre m'a l'air parfait pour l'hiver, je l'aime d'office, c'est la meilleure saison possible et ça annonce une bonne histoire !
 
   On suit donc Lyra dans ses aventures entre le royaume d'Anglia et les royaumes du Nord. J'ai peiné à m'identifier à elle. A priori, elle est mon opposé total, le genre très active, à toujours être partante pour tout ce qui est risqué, parfois sans trop réfléchir, alors ce n'était pas simple. Pourtant, au fil du livre, on découvre d'autres aspects de sa personnalité qui permettent de s'attacher à elle, à défaut de s'y identifier, et dans ce cas-là c'est presque mieux. Son courage force l'admiration ! Le respect que lui portent les autres personnages nous pousse à la considérer de la même façon. Et surtout, elle fait tout ce qu'elle peut pour aider les autres sans jamais penser à elle-même en premier, alors qu'en ayant une dizaine d'années on s'attendrait à un minimum d'égoïsme (pas dans le mauvais sens, hein, il faut toujours un petit peu d'égoïsme sinon on ne survivrait pas). 
 
   Pour vous situer un peu l'histoire, comme je l'ai dit plus haut, elle commence à Oxford dans le royaume d'Anglia. C'est quasiment notre monde, mais avec un mélange d'époques : des noms anciens mais des technologies modernes quand le livre a été écrit. Avec une différence fondamentale : tous les humains ont un dæmon, un animal relié à eux, qui est en quelque sorte leur âme, et ils ne peuvent jamais être séparés de plus de quelques mètres. Un humain sans dæmon, ça n'existe pas, ce n'est pas un humain. J'ai mis du temps à intégrer ça au début, mais dès qu'on a compris, tout est plus clair. 
 
   Lyra est orpheline, elle a passé sa vie à Jordan College, un établissement prestigieux. Mais un jour, des kidnappeurs d'enfants dont tout le royaume a entendu parler enlèvent son meilleur ami, Roger. Il va se passer plusieurs événements qui vont la mener dans le Nord, en partie pour retrouver Roger. Il y a aussi une histoire philosophique, c'est comme ça que c'est dit das le livre, même si j'appellerais plutôt ça scientifique. Les adultes s'interrogent à propos de la Poussière, quelque chose qui viendrait d'un autre monde. C'était très intrigant.
 
   J'ai beaucoup aimé les personnages qui croisent la route de Lyra, alors je ne vais m'arrêter que sur un seul : Iorek Byrnison. Autrement dit, l'ours de la couverture. Je l'ai tout de suite apprécié, et plus l'histoire avançait, plus je l'adorais ! Son histoire est un peu triste, ça serre le cœur de voir comment il a été traité, on voit immédiatement qu'il n'a pas mérité son sort ! Il a une sorte de sagesse qu'on ne peut que remarquer par rapport aux autres personnages. En plus, il devient très rapidement une sorte de protecteur pour Lyra, j'ai trouvé ça très beau. SPOILER (surlignez) : Ça m'a quasiment brisé le cœur de voir qu'à la fin, il reste à Svalbard alors que Lyra part dans la ville dans le ciel. Ça veut dire qu'on ne le verra sûrement pas dans le deuxième tome, et ça c'est horriblement triste ! FIN DU SPOILER.
 
   Je pense que Philip Pullman mérite amplement sa réputation, il a créé une histoire passionnante et son écriture est parfaitement maîtrisée ! On ne s'en rend pas compte, car l'écriture est très fluide, mais il y a une quantité de vocabulaire et de tournures de phrases impressionnante ! C'est un très bon écrivain. J'aurais adoré avoir lu ce livre quand j'étais petite, je suis sûre que ça m'aurait énormément plu ! (Vous avez remarqué ce côté magique qu'on rajoute à tout ce qui est fantastique, dans l'enfance ? Surtout l'hiver, je trouve. La magie de Noël existe réellement quand on est petit, et ensuite elle s'en va progressivement. Ca fait un peu pareil pour les livres)
 
   Il y a aussi eu un film adapté de ce livre, La Boussole d'Or, mais seulement sur le premier tome (même si j'ai cru comprendre que l'auteur de la pièce Harry Potter et l'enfant maudit serait en train d'adapter soit la suite soit la série entière, ce qui est une très bonne idée). J'en avais vu une partie quand j'étais petite, il me semble qu'il est plutôt bien.
 
   En résumé, j'ai adoré ce livre ! En fait, comprenez surtout que j'ai adoré Iorek, l'ours, et que ça m'a rendue accro à l'histoire. Pour les rares personnes qui ne l'auraient pas encore lu, je vous le conseille absolument, surtout l'hiver !